Blog Santé

Bonjour, voici quelques-unes de mes réflexions sur la santé. Je suis Biologiste médical et Naturopathe et j’ai la chance depuis plus de 20 ans de partager ma passion avec des conférences et des formations sur le domaine de la santé intégrative. Je suis aussi rédacteur en chef de la revue Vitalité Québec depuis octobre 2014.

Une loi qui nous fait régresser

25 janvier 2010

La loi sur les produits de santé naturels au Canada exige que pour qu’un PN soit en vente libre et puisse avoir une réclame d’efficacité sur son emballage, il doit obtenir un numéro d’approbation de Santé Canada appelé un NPN (numéro de produit naturel). Cette loi à vu le jour en 2004 et prend force d’application officiel à partir du 1er Janvier 2010. Jusque là pas de problème pour moi. Par contre après 6 ans de mise en vigueur de la loi. Plus de 50,000 demandes ont été faites et à peu près 12000-15000 produits ont obtenues leur NPN, pas parce que les autres ne sont pas bons mais parce que SC n’avait pas la structure et le personnel afin d’évaluer toutes les demandes. Il y a donc un nombre important de dossiers qui sont en attente d’évaluation et près de 15000 produits qui ont été rejetés en bloc pour des motifs qui dans la plupart des cas ne tiennent pas la route. Ce qui fait qu’en date d’aujourd’hui, il y a des dizaines de millier de produits qui n’ont pas de NPN. Dans la plupart des cas ils sont vendus depuis des années dans nos magasins spécialisés et dans les pharmacies sans qu’il y ait eu d’anicroche et maintenant ces produits devront être retirés unilatéralement du marché sans autres explications jusqu’à ce que les compagnies qui les fabriquent obtiennent le fameux NPN. Il y a deux problèmes majeurs à cette situation. Premièrement la plupart des compagnies qui fabriquent ces produits naturels sont des PME qui devront soit fermer leurs portes ou réduire de façon importante leur structure et deuxièmement même si elles arrivent à rester en vie, elles sont loin d’être assurées d’avoir prochainement les NPN en question et ne pourront donc jamais espérer de croissance à moyen terme. Est-ce moi ou notre gouvernement est en train de tuer une industrie au lieu de favoriser sa croissance. Au Canada on dit que plus de 60% de la population utilise ou utilisera au moins un produit naturel. Cette industrie est de plus en plus mature et en très forte croissance au profit de l’industrie pharmaceutique qui semble être en perte de vitesse. Je ne dis pas qu’il y a conspiration pour ralentir la progression de l’industrie des PN mais je pense que la popularité grandissante de leur consommation fait réagir. Santé Canada et l’ordre des pharmaciens du canada et du Québec, clament haut et fort qu’il faut retirer ces produits des tablettes car la priorité numéro un est la protection du consommateur et que la réglementation fera disparaître les produits dangereux. Je ne sais pas pour vous mais moi depuis 20 ans que je suis dans ce milieu et je peux compter sur une main le nombre de cas d’intoxications ou de problèmes de santé importants causés par un PN. Dans le pire des scénarios le produit n’offrira aucun bénéfice et vous aurez perdu de l’argent mais si vous suivez les recommandations du fabriquant vous n’aurez aucun soucis pour votre santé. La plupart des PN sont tout à fait sécuritaires et les quelques exceptions sont bien connus. Ce n’est pas à ce niveau que Santé Canada bloque les demandes mais bien sur la preuve de l’efficacité. Les scientifiques de SC veulent que de petites PME fassent la preuve clinique que leur formule à base de plantes, vitamines et minéraux va avoir un effet mesurable contre un placébo et ce deux fois plutôt qu’une (deux études demandés). Une étude clinique en double aveugle qui est valable coûte plusieurs millions de dollars et presque personne dans cette industrie n’en a les moyens. Quelques fabricants de matières premières comme par exemple dans le cas du sulfate de glucosamine ont réussis à faire des études mais la glucosamine doit être vendu seul car si vous la mélangez à d’autres ingrédients actifs comme par exemple des plantes qui ont des propriétés anti-inflammatoire connues, il faudra recommencer les études avec le mélange complet et ce pour n’importe quel nouveau produit que vous voulez mettre sur le marché. Donc si vous avez un produit qui contient trois ingrédients bien connus ayant individuellement aucune toxicité et une activité thérapeutique démontrée, il sera très difficile, selon cette nouvelle loi, d’obtenir un NPN sans investir des millions de dollars. Est-ce bien pour protéger notre santé qu’on règlemente les PN avec les mêmes critères qu’un médicament de synthèse, car ces produits pharmaceutiques de synthèse, sont responsable de plus d’effets secondaires et d’interactions que n’importe quel produit naturel ne le sera jamais. Je me demande seulement où est le gros bon sens dans cette histoire.

Personne n’est contre la vertu et nous aimerions tous un produit sûr et efficace avec une approbation de Santé Canada mais est-ce réaliste de penser que la tisane pour favoriser le sommeil que votre grand-mère vous faisait boire devra passer par de coûteuses études et un comité de scientifiques avant d’être disponible à la consommation. Il y a des compagnies sérieuses qui ont obtenues le droit de fabriquer avec des installations souvent à la fine pointe de la technologie et qui s’approvisionnent chez de bons cultivateurs de plantes médicinales pour nous offrir la formule de votre grand-mère toute prête bien emballé et ayant subit toutes les analyses requises. Notre ministère de la santé, dans le but de nous protéger, va la retirer du marché et penser qu’il en sera ainsi plus sécuritaire pour la santé du consommateur. Je suis d’accord pour limiter ce que l’on peut dire sur l’emballage du produit si cela n’est pas démontré mais si le produit est complètement retiré, il y aura probablement création d’un marché au noir pour la tisane de grand maman qui risque de ne plus être aussi bien fabriqué et sécuritaire ou pire encore l’insomniaque occasionnel obtiendra une prescription de lorazépam (Ativan)* auprès de son médecin de famille. Dans ce dernier cas le pharmacien qui aura éliminé de ses tablettes la tisane sans NPN de grand-maman aura au moins pu vendre le médicament prescrit par le médecin. Je m’inquiète par contre des magasins spécialisés qui sont une part beaucoup plus importante qu’on peut l’imaginer de notre économie et surtout de notre santé. Il y a des milliers d’emplois en jeux dans cette réglementation démesurée et sans jugement. J’espère qu’il y aura quelqu’un au ministère des finances qui sentira la secousse et réagira à temps si celui de la santé reste endormi…

Mise en garde du lorazépam : (Ce produit est vendu sous prescription seulement et il est normale d’avoir une réglementation aussi sévère quand on voit la liste des effets et interactions mais doit-on mettre les PN dans la même classe?) http://sante.canoe.com/drug_info_details.asp?brand_name_id=319&relation_id=981

Réglementation de santé canada :

http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/prodnatur/about-apropos/index-fra.php

Suppléments et entrainement

22 janvier 2010

Dans la même veine de mes commentaires précédents je vais devoir expérimenter quelques suppléments pour les sportifs car mon nouvel entrainement me fait souffrir. Et oui à plus de 40 ans il n’est pas toujours facile pour le corps de suivre la parade lorsqu’on lui demande un effort supplémentaire. Je viens de commencer un entrainement quotidien qui demande une dépense énergétique et un stress musculaire important et je crois qu’il sera difficile, avec mon alimentation normale, de subvenir aux besoins supplémentaires en protéines de qualités et aussi bien sûr en certaines vitamines et antioxydants. Sans compter qu’à partir d’environ 40 ans votre production naturelle de glucosamine et de chondroitine (glycosaminoglycane) diminuent considérablement et que si vous n’en ajoutez pas sous forme de suppléments à votre diète, il y aura surement des dommages articulaires qui nuiront aussi bien à vos performances qu’à vos activités normales. Il y a beaucoup de sportifs plus âgés qui consomment des anti-inflammatoires comme l’ibuprofène et l’acétaminophène pour soulager la douleur et l’inflammation occasionnel. Le problème est que ces substances ralentissent la guérison puisqu’ils interfèrent dans la production des glycosaminoglycanes (European journal of rhumatology and inflammation). Je crois qu’il faut préparer son métabolisme à un changement de nos activités physiques et s’assurer qu’il ne manquera de rien. Je vais faire quelques essais et vous en reparler plus longuement mais sachez qu’il y aura à coup sûr un suppléments de protéines de qualité pour supporter les muscles, une augmentation de mes oméga3 (Huile UDO) afin d’assurer un bon contrôle des processus inflammatoires et du métabolisme, un complexe d’antioxydants (en plus de quelques bons vins rouges) et finalement un supplément de D-glucosamine. Je ferai surement quelques ajustements en cours de route mais ce sera un bon début.

Liens utiles :

www.huilezbienlamachine.com

http://www.passeportsante.net/fr/solutions/plantessupplements/fiche.aspx?doc=glucosamine_ps

La vitamine D

19 janvier 2010

Dans mon post précédant je mentionnais que certaines personnes prennent chaque jour beaucoup de médicament et aussi quelques fois beaucoup de suppléments ou vitamines et que ce n’était pas toujours mieux. Un bon style de vie devrait pouvoir combler tout nos besoins. Toutefois, comme dans toute chose, ce n’est pas toujours blanc ou noir et bien sûr si vous manquez d’une substance afin de fonctionner normalement il faut combler ce déficit pour ne pas qu’il y ait de complications. Certaines vitamines ou autres molécules font l’objet d’études de plus en plus poussées qui nous permettent de constater qu’il y a des déficits chez une grande partie de la population et qu’il n’est pas toujours facile avec l’alimentation d’aujourd’hui d’y faire face. C’est le cas de la vitamine D par exemple. Très peu d’aliments en contiennent à moins d’en être fortifiés et la quantité que l’on ajoute aux aliments, est basée sur de très vielles connaissances et n’arriverait pas à combler un déficit. La vitamine D est très utile pour nos os mais aussi de plus en plus reconnue pour son rôle dans la modulation du système immunitaire et pour son action anti-infectieuse (bactéries, virus, champignon et parasites). Pourquoi croyez-vous que lorsque l’hiver arrive dans les pays nordiques, les maladies infectieuses comme la grippe nous frappent de plein fouet ? La vitamine D est synthétisée par la peau après exposition au soleil. 30 minutes de soleil sur l’ensemble du corps produit environ 10 000 ui de vitamine D. Dans notre société hyperprotectrice on a voulu bien faire en diabolisant le soleil et ses méfaits mais en même temps on a peut être créé un problème de santé public encore plus important. En effet il est de plus en plus clair qu’une déficience en vitamine D (la plupart d’entre nous sommes déficient en hiver) non seulement abaisse nos défenses et nous expose aux infections mais aussi augmenterait de 60% les risques de développer un cancer. Assez paradoxale n’est ce pas. On a voulu nous protéger du cancer de la peau en nous éloignant du soleil et maintenant on constate que ce n’était peut être pas l’idée du siècle. La dose recommandée idéal serait entre 3000-4000 ui par jour même l’été si vous ne vous exposez jamais au soleil. Dans certaines occasions comme au début d’une grippe certains professionnels de la santé suggèrent de prendre 50 000 ui par jour les trois premiers jours afin de donner un coup de fouet au traitement. La toxicité de la vitamine D est vraiment surfaite et de nouvelles données confirment que pour être toxique il faudrait prendre plus de 40 000 ui par jour pendant des mois. Donc en plus d’être sécuritaire et facile à trouver sur le marché, elle ne coûte presque rien. Voici un supplément qui fera couler encore beaucoup d’encre cette année.

Quelques liens utiles pour vous donner plus d’infos si cela vous intéresse.

http://www.nhpr.ca/index_files/Page388.htm

http://www.naturalnews.com/027393_cancer_Vitamin_D_brst.html

http://www.vitamindcouncil.org/vitaminDToxicity.shtml

Le premier post

18 janvier 2010

Pas facile de commencer un blog et de choisir un seul sujet lorsque vous avez œuvré dans ce domaine depuis 20 ans. Je vais donc être un peu général et vous parler de la tendance que je vois se dessiner dans le domaine de la santé.

Il y a moins de 100 ans que nos professionnels de la santé utilisent des produits de synthèse et autres molécules isolées pour traiter nos petits et gros bobos. Dans toute l’histoire de l’humanité avant cela on utilisait la plante, l’aliment complet ou une partie de l’animal afin de soigner les gens de certains symptômes. C’est une révolution récente de la chimie qui a permis d’isoler des molécules uniques et éventuellement de les synthétiser ou même d’en créer de nouvelles inexistantes à l’état naturel. Cette médecine de synthèse à vu le jour pour faciliter la production de médicaments à grande échelle et surtout pour pouvoir les breveter. Bien sûr certains de ces médicaments sont aujourd’hui responsable de la survie d’un grand nombre de gens malades mais il y a aussi un côté sombre à cette industrie et je suis bien content de voir que beaucoup de gens se rendent compte qu’il faudrait maintenant penser à revenir en arrière et prendre soins de nous avec des méthodes plus près de la nature. Combien de gens connaissez vous qui ont un pilulier contenant un nombre impressionnant de comprimés à prendre chaque jour. Certains de leurs médicaments servent seulement à diminuer les effets secondaires d’une autre pilule dans la boite…Même dans l’industrie des produits naturels ont voit aujourd’hui le même phénomène avec des gens qui prennent toutes les vitamines et suppléments qu’on leur présente dans les publicités. Qu’avons-nous réellement besoin? La seule chose qu’on ait réellement besoin c’est d’un changement drastique à notre style de vie.

Il y a de plus en plus de gens qui prennent leur santé en main et qui décident de complètement modifier leurs habitudes. Les témoignages nous confirment que ces gens arrivent à éliminer la plupart des médicaments qu’ils utilisent et à être plus en forme que jamais. L’obésité, le diabète de type 2, l’hypertension artériel, l’hypercholestérolémie, les douleurs inflammatoires, l’hypothyroïdie, les allergies et bien d’autres problèmes peuvent être complètement réversible pour vu que l’on soit prêt à faire ce qu’il faut.

Voilà le problème, nous ne sommes pas toujours prêt à faire ce qu’il faut tant et aussi longtemps que nous ne sommes pas confronté à une maladie grave voir même à la mort. L’humain est un être d’habitudes et changer un seul aliment ou même ajouter une pilule est parfois compliqué, imaginez complètement renouveler son garde manger et faire de l’exercice régulièrement sur une base permanente…On ne parle pas ici d’avoir une résolution du nouvel an qui durera 2 -3 semaines mais bien de repartir pratiquement à zéro. C’est pourtant la tendance qui se dessine et de plus en plus de gens vont le faire dans les années à venir. Certains par choix et d’autres parce qu’ils n’auront carrément pas le choix.

La pollution de l’air, de l’eau, de la bouffe et toute cette fameuse révolution de la chimie nous expose à plus de 3000 nouvelles molécules synthétiques chaque année. Ce sera bientôt la première fois de notre existence que l’espérance de vie de l’homme diminuera. Ce constat n’est pas alarmiste mais bien réaliste, la population vieillissante des pays industrialisés devra revenir à la base (alimentation local complète et non raffiné, exercice physique et sommeil réparateur chaque jour) car la révolution industrielle et médicale à peut être permis d’ajouter quelques années à notre vie, mais qu’en est t-il de la qualité de vie de ces années.

Si l’on prend le temps de regarder notre âge et nos projets futurs, on a deux choix. Soit on est confiant de pouvoir continuer ainsi sans problème ou, si vous êtes comme moi, il faudra faire quelques modifications afin de pouvoir profiter au maximum du potentiel de notre santé. Je ne sais pas pour vous mais moi j’aimerais bien mourir autour de 95 ans poignardé par un mari jaloux au 19e trou…;-)